mardi 4 mars 2014

CHATEAUBRIAND caractère de Bonaparte, la ressemblance avec un chef d'état d'un grand pays actuel s'impose

Caractère de Bonaparte.

Un orgueil monstrueux et une affectation incessante gâtent le caractère de Napoléon. Au temps de sa domination, qu'avait-il besoin d'exagérer sa stature, lorsque le Dieu des armées lui avait fourni ce char dont les roues sont vivantes ?
Il tenait du sang italien ; sa nature était complexe : les grands hommes, très petite famille sur la terre, ne trouvent malheureusement qu'eux-mêmes pour s'imiter. À la fois modèle et copie, personnage réel et acteur représentant ce personnage, Napoléon était son propre mime ; il ne se serait pas cru un héros s'il ne se fût affublé du costume d'un héros. Cette étrange faiblesse donne à ses étonnantes réalités quelque chose de faux et d'équivoque ; on craint de prendre le roi des rois pour Roscius, ou Roscius pour le roi des rois.
Les qualités de Napoléon sont si adultérées dans les gazettes, les brochures, les vers, et jusque dans les chansons envahies de l'impérialisme, que ces qualités sont complètement méconnaissables. Tout ce qu'on prête de touchant à Bonaparte dans les Ana sur les prisonniers, les morts, les soldats, sont des billevesées que démentent les actions de sa vie [Voyez plus haut dans leur ordre chronologique les actions de Bonaparte. (N.d.A.)].
La Grand-mère de mon illustre ami Béranger n'est qu'un admirable pont-neuf : Bonaparte n'avait rien du bonhomme. Domination personnifiée, il était sec ; cette frigidité faisait antidote à son imagination ardente, il ne trouvait point en lui de parole, il n'y trouvait qu'un fait et un fait prêt à s'irriter de la plus petite indépendance ; un moucheron qui volait sans son ordre était à ses yeux un insecte révolté.
Ce n'était pas tout que de mentir aux oreilles, il fallait mentir aux yeux : ici, dans une gravure, c'est Bonaparte qui se découvre devant les blessés autrichiens, là c'est un petit tourlourou qui empêche l'empereur de passer, plus loin Napoléon touche les pestiférés de Jaffa, et il ne les a jamais touchés ; il traverse le Saint-Bernard sur un cheval fougueux dans des tourbillons de neige, et il faisait le plus beau temps du monde.
Ne veut-on pas transformer l'empereur aujourd'hui en un Romain des premiers jours du mont Aventin, en un missionnaire de liberté, en un citoyen qui n'instituait l'esclavage que par amour de la vertu contraire ? Jugez à deux traits du grand fondateur de l'égalité : il ordonna de casser le mariage de son frère Jérôme avec mademoiselle Patterson, parce que le frère de Napoléon ne se pouvait allier qu'au sang des princes ; plus tard, revenu de l'île Elbe, il revêt la nouvelle constitution démocratique d'une pairie et la couronne de l’Acte additionnel.
Que Bonaparte, continuateur des succès de la République, semât partout des principes d'indépendance, que ses victoires aidassent au relâchement des liens entre les peuples et les rois, arrachassent ces peuples à la puissance des vieilles mœurs et des anciennes idées ; que, dans ce sens, il ait contribué à l'affranchissement social, je ne le prétends point contester : mais que de sa propre volonté il ait travaillé sciemment à la délivrance politique et civile des nations ; qu'il ait établi le despotisme le plus étroit dans l'idée de donner à l'Europe et particulièrement à la France la constitution la plus large ; qu'il n'ait été qu'un tribun déguisé en tyran, c'est une supposition qu'il m'est impossible d'adopter.
Bonaparte, comme la race des princes, n'a voulu et n'a cherché que l'arbitraire, en y arrivant toutefois à travers la liberté, parce qu'il débuta sur la scène du monde en 1793. La Révolution, qui était la nourrice de Napoléon, ne tarda pas à lui apparaître comme une ennemie ; il ne cessa de la battre. L'empereur, du reste connaissait très bien le mal, quand le mal ne venait pas directement de l'empereur, car il n'était pas dépourvu du sens moral. Le sophisme mis en avant touchant l'amour de Bonaparte pour la liberté ne prouve qu'une chose, l'abus que l'on peut faire de la raison ; aujourd'hui elle se prête à tout. N'est-il pas établi que la Terreur était un temps d'humanité ? En effet, ne demandait-on pas l'abolition de la peine de mort lorsqu'on tuait tout le monde ? Les grands civilisateurs, comme on les appelle, n'ont-ils pas toujours immolé les hommes, et n'est-ce pas par-là, comme on le prouve, que Robespierre était le continuateur de Jésus-Christ ?
L'empereur se mêlait de toutes choses ; son intellect ne se reposait jamais ; il avait une espèce d'agitation perpétuelle d'idées. Dans l'impétuosité de sa nature, au lieu d'un train franc et continu, il s'avançait par bonds et haut-le-corps, il se jetait sur l'univers et lui donnait des saccades ; il n'en voulait point, de cet univers, s'il était obligé de l'attendre : être incompréhensible, qui trouvait le secret d'abaisser, en les dédaignant, ses plus dominantes actions, et qui élevait jusqu'à sa hauteur ses actions les moins élevées. Impatient de volonté, patient de caractère, incomplet et comme inachevé, Napoléon avait des lacunes dans le génie : son entendement ressemblait au ciel de cet autre hémisphère sous lequel il devait aller mourir, à ce ciel dont les étoiles sont séparées par des espaces vides.
On se demande par quel prestige Bonaparte, si aristocrate, si ennemi du peuple, a pu arriver à la popularité dont il jouit : car ce forgeur de jougs est très certainement resté populaire chez une nation dont la prétention a été d'élever des autels à l'indépendance et à l'égalité ; voici le mot de l'énigme :
Une expérience journalière fait reconnaître que les Français vont instinctivement au pouvoir ; ils n'aiment point la liberté ; l'égalité seule est leur idole. Or, l'égalité et le despotisme ont des liaisons secrètes. Sous ces deux rapports, Napoléon avait sa source au cœur des Français, militairement inclinés vers la puissance, démocratiquement amoureux du niveau. Monté au trône, il y fit asseoir le peuple avec lui ; roi prolétaire, il humilia les rois et les nobles dans ses antichambres ; il nivela les rangs, non en les abaissant, mais en les élevant : le niveau descendant aurait charmé davantage l'envie plébéienne, le niveau ascendant a plus flatté son orgueil. La vanité française se bouffit aussi de la supériorité que Bonaparte nous donna sur le reste de l'Europe ; une autre cause de la popularité de Napoléon tient à l'affliction de ses derniers jours. Après sa mort, à mesure que l'on connut mieux ce qu'il avait souffert à Sainte-Hélène, on commença à s'attendrir ; on oublia sa tyrannie pour se souvenir qu'après avoir d'abord vaincu nos ennemis, qu'après les avoir ensuite attirés en France, il nous avait défendus contre eux ; nous nous figurons qu'il nous sauverait aujourd'hui de la honte où nous sommes : sa renommée nous fut ramenée par son infortune ; sa gloire a profité de son malheur.
Enfin les miracles de ses armes ont ensorcelé la jeunesse, en nous apprenant à adorer la force brutale. Sa fortune inouïe a laissé à l'outrecuidance de chaque ambition l'espoir d'arriver où il était parvenu.
Et pourtant cet homme, si populaire par le cylindre qu'il avait roulé sur la France, était l'ennemi mortel de l'égalité et le plus grand organisateur de l'aristocratie dans la démocratie.
Je ne puis acquiescer aux faux éloges dont on insulte Bonaparte, en voulant tout justifier dans sa conduite ; je ne puis renoncer à ma raison, m'extasier devant ce qui me fait horreur ou pitié.
Si j'ai réussi à rendre ce que j'ai senti, il restera de mon portrait une des premières figures de l'histoire ; mais je n'ai rien adopté de cette créature fantastique composée de mensonges ; mensonges que j'ai vus naître, qui, pris d'abord pour ce qu'ils étaient, ont passé avec le temps à l'état de vérité par l'infatuation et l'imbécile crédulité humaine. Je ne veux pas être une sotte grue et tomber du haut mal d'admiration. Je m'attache à peindre les personnages en conscience, sans leur ôter ce qu'ils ont, sans leur donner ce qu'ils n'ont pas. Si le succès était réputé l'innocence ; si, débauchant jusqu'à la postérité, il la chargeait de ses chaînes ; si, esclave future, engendrée d'un passé esclave, cette postérité subornée devenait la complice de quiconque aurait triomphé, où serait le droit, où serait le prix des sacrifices ? Le bien et le mal n'étant plus que relatifs, toute moralité s'effacerait des actions humaines.
Tel est l'embarras que cause à l'écrivain impartial une éclatante renommée ; il l'écarte autant qu'il peut, afin de mettre le vrai à nu ; mais la gloire revient comme une vapeur radieuse et couvre à l'instant le tableau.
 Chateaubriand   -- Mémoires d’Outre-Tombe


dimanche 26 janvier 2014

VOEUX 2014 UN BATEAU IVRE EN ROUTE VERS LE POST HUMAIN




Un bateau ivre en route vers le post humain !

Quand Énée fuit Troie en flammes,

Il porte sur son dos son père Anchise

et tient son fils par la main.

Il parviendra à fonder une nouvelle cité.

Ne  négligeons pas l’immémoriale question des origines

Et de la descendance.

Chaque individu est porteur d’une histoire génétique

Qui a du sens et qui caractérise sa personne.

L’arbre généalogique trace notre filiation.

Le délaissement de la différenciation de chaque être,

La perte des origines

Entraîneront la dévastation du genre humain

En le plongeant dans un nihilisme

Où sombrera la vérité de l’être.

Respectons la Personne en corps et en esprit

Sans créer de fiction prométhéenne chimérique

CHL









dimanche 11 septembre 2011

NE PAS NOUS TRAHIR

Défendre nos valeurs envers et contre tous,

ce n'est pas un cri de guerre, mais c'est tout comme, l'humanisme n'est pas une valeur gratuite, l'humanisme c'est un conquête de toutes les valeurs qui conduisent à la liberté de l'individu  pour l'homme et par l'homme et cette conquête issue de la valorisation du savoir vient de l'occident depuis deux mille ans, même s'il faut aussi prendre en compte les apports d'autres cultures, mais c'est en Europe qu'un modèle de civilisation se voulant de l'universel c'est développé, aujourd'hui même si beaucoup de cultures résistent, ce modèle est adopté par les nouvelles générations qui "peuvent à tout moment se brancher sur tout le contenu d'information disponible et donc comprendre les valeurs de liberté avec juste un téléphone mobile".

l'essentiel et le fondamental c'est cette possibilité qui a été donnée à chaque individu de pouvoir être libre de sa personne, de pouvoir faire ses propres choix en fonction de sa conscience.

or par un mouvement de perversion incroyable on veut faire croire que nos valeurs ne sont pas les bonnes et créer un processus de culpabilisation et ainsi faire dépérir les valeurs de liberté.

il faut absolument lutter fermement contre ceux qui veulent perpétuer l'obscurantisme pour garder le pouvoir d'opprimer des peuples entiers dont les individus cherchent à se libérer car aujourd'hui ils savent que la liberté de penser existe.

comprendre toutes les cultures est nécessaire, mais nous ne devons pas être tolérant contre ceux qui oppriment et ceci ne nous oblige pas à dénigrer nos valeurs issues d'une fabuleuse aventure humaine que fut le développement de l'humanisme, l'histoire montre bien que cette conquête fut souvent difficile et rude.     

lundi 22 août 2011

HOMMAGE AUX PEUPLES QUI SE LIBERENT


Les temps nouveaux, mon ode à la liberté des peuples



Lorsque la jeunesse s’enflamme

Et que de très jeunes gens s’immolent

La liberté peut gagner la partie

Je suis cette jeunesse

Écartant les bras je touche aux deux bouts du monde

Je retiens ma respiration

Et je déploie mon âme

Vers l’extase de cette nouveauté

Mon cœur trésaille, je frémis

Cela pouvait-il m’arriver

Soudain je pouvais crier dans la rue

Hurler mon bonheur de déverser ma haine

Face à l’oppresseur

Oui, je suis une nouvelle personne

Je peux crier ma joie future

Et vivre de cette fraîcheur

De ma liberté enfin découverte

J’ai brisé mes chaînes

Et je suis encore surpris de mon audace

Et L’air nouveau me brûle les poumons

Quelle jouissance ce pur oxygène

Qui me dévore d’une nouvelle passion

La liberté de dire et d’être moi en moi

Et avec les autres

Criant d’une fièvre torrentielle

Je sonne bien fort l’espoir

Je lève à deux mains mon appel au bonheur sacré

Mon ciel n’est pas vain avec ou sans dieux

Et je peux me révéler à moi même

« Tu es tout d’un coup, tu es ce que tu es »

Étreignes le cercle infini de l’azur

Il faut s’attiser, brûler au rouge l’enfer d’hier

Et mon front nouveau né

Vogue sur les horizons

Que cet air d’esprit s’engouffre en moi

Et que je puisse me répandre sans limites

« J’étends les deux bras, je touche aux deux bouts du temps »

Le ciel renversé pleut sur moi sa plénitude

Vertige de pouvoir aller si haut

Plus fort qu’un géant

Plus fort que tout autre chose au monde

C’est cette liberté que je respire enfin
 

CHL
TUNISIE EGYPTE LIBYE  ET ENSUITE.....